Partie 2 : Contexte politique, projets de groupe et intégration
Le directeur de l’Ecole
Le Franck Bournois de l’époque s’appelait Adolphe Blanqui et était professeur d’économie politique et d’histoire du commerce à l’Ecole, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, mais aussi député. Si l’on avait publié dans le journal de l’époque « Le même portrait d’Adolphe Blanqui tous les jours », voici quelques extraits que l’on aurait pu retrouver :
Le contexte politique
En juillet 1869, lorsque la France déclare la guerre contre la Prusse, les élèves français sont appelés sous les drapeaux et l’Ecole est abandonnée. Les membres de la Chambre de Commerce transforment les bâtiments de l’Ecole en ambulance et y installent des dortoirs à disposition des hôpitaux militaires. De nombreux blessés ou malades militaires y trouvent alors asile.
Si aujourd’hui l’infirmière a pour principale occupation de faire passer des examens médicaux obligatoires à de jeunes étudiants après les avoir harcelés par email pour les interroger sur le nombre de pintes de bière qu’ils consomment par semaine –par jour ?- le médecin de l’époque venait, lui, visiter et panser les malades de la guerre.
Lorsque la Commune de Paris est proclamée en 1870, le quartier devient le théâtre d’un combat des plus meurtriers. Les élèves présents à l’Ecole passèrent à l’abri cinq jours dans les caves pendant que les obus et les balles passaient au-dessus de l’Ecole, éclataient dans la cour et traversaient les dortoirs. La capitale était en pleine guerre civile.
Le parallèle avec le contexte actuel à Paris est facile à établir, et des plus pertinents. La grève des cheminots de la SNCF fut évidemment l’équivalent de la guerre franco-prussienne, quant au blocage des facultés par les détracteurs de la Sélection à l’université, il n’est que la continuité logique de la Commune de Paris.
Les projets de groupe
Chaque jeudi, les étudiants en troisième année réalisaient une promenade industrielle, durant laquelle ils visitaient les manufactures et les usines les plus importantes de Paris et de ses environs. Ils devaient ensuite rédiger des rapports sur « le prix d’achat des matières premières, le prix de revient et de vente des produits manufacturés, et la part affectée aux frais généraux ». De plus, la Chambre de Commerce accordait une bourse de voyage de 1 000 francs à celui des élèves qui rédigerait le meilleur rapport sur les usines visitées dans l’année. En somme, une sorte d’alliage entre un projet de Coûts et Décisions, Projet OPEN et Projet de Marketing, à la seule différence qu’au lieu de gagner une bourse de voyage pour découvrir le monde on offre aujourd’hui un appareil à raclette en Tefal à revêtement antiadhésif dernière génération thermostat réglable puissance 1100 Watts plaque amovible avec douze poêlons fournis garantis douze mois sous réserve des places disponibles l’alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération les produits laitiers sont nos amis pour la vie fumer tue celui qui conduit c’est celui qui ne boit pas. Le rapport était envoyé à la bibliothèque de la Banque de France et faisait le plus grand honneur à l’enseignement de l’Ecole.
L’équivalent du Séminaire Moderne Qualitatif et Ambitieux
Les étudiants visitaient une fois dans l’année une mine de charbon. Ils quittaient la ville dès quatre heures du matin et, après avoir parcouru à travers champs sept à huit kilomètres, arrivaient à Mons. Les élèves devaient revêtir le costume du mineur et descendaient, une lampe de sûreté à la main, serrés et allongés dans les bannes, à 520 mètres au-dessous du sol. Ils y restaient huit heures. L’expérience était, sans aucun doute, moderne, qualitative et ambitieuse.
Les métiers les plus représentés chez les Alumni
En s’intéressant aux statistiques compilées dans l’ouvrage, on constate qu’à la sortie de l’Ecole, les métiers les plus pratiqués étaient ceux de Banquier, Distillateur, Négociant en grains et farines, Propriétaire et rentiers, et Négociant en laines.
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