L’équipe du KPMG Professorship in New Generation Management a produit un impact paper remettant en question le rapport de la génération Z au digital.

Dans leur impact paper portant le même titre que le webinar consacré à ce sujet - Vivre à travers l’écran, génération Z et digital -, le Professeur de droit des affaires David Chekroun et l’équipe du KPMG Professorship in New Generation Management qu’il dirige, reviennent sur le préjugé tenace selon lequel ceux qu’on nomme les Z seraient des « Digital Natives », « addicts » à leurs smartphones et, à l’inverse de leurs prédécesseurs, évidemment, « déconnectés du monde réel ».

D’abord, ils questionnent la notion-même de « Génération Z », qui « en tant qu’elle englobe une cohorte démographique tout entière, oblitère des déterminations plus fines quant à l’existence de ses membres ».

Ensuite, c’est à la distinction paradigmatique réel/virtuel qu’ils s’intéressent, pour rappeler que les individus sont aussi le produit de leur environnement technologique d’une part, et que le monde virtuel n’est jamais autonome vis-à-vis de ses déterminations matérielles de l’autre. Et que non, décidément, les Z n’ignorent pas plus que les autres ce que serait « la vraie vie ».

« Le fantasme de l’écran total, de l’écran sans bordures, dont les limites sont celles du regard lui-même et de la distance à laquelle il se peut porter, cet écran-là nos enfants ne l’ont pas demandé, écrivent-ils en guise de conclusion. Bien au contraire, il est le produit de la fantaisie de quelques grands groupes et des opportunités de marché. Le métavers, ce monde qui lui est si peu le monde, les Z ne l’ont pas imaginé. Ce sont les géants de la tech, qui par ailleurs envahissent aussi nos salles de classe, qui reconfigurent nos façons de vivre, de se déplacer, d’appréhender l’espace : qu’il soit de travail, public, d’habitation ou même maintenant virtuel : c’est cette configuration-là qui produit des habitus, qui produit un monde, et donc des générations ».

Campuses