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« Comment rendre l’utopie possible dans un monde post-Covid ? »

Les professeurs Aurélien Acquier et Valentina Carbone décrivent, dans une tribune au « Monde », deux scénarios – l’un pessimiste et probable, l’autre optimiste et incertain – pour le « jour d’après », en livrant les clés pour favoriser le second.

Publié le 22 mai 2020 à 13h00 Temps de Lecture 8 min.

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Tribune. La pandémie du Covid-19 est une zoonose : une maladie transmise de l’animal à l’homme. Pour de nombreux experts, la multiplication des zoonoses est l’un des symptômes de « l’anthropocène », concept proposé par le Néerlandais Paul Josef Crutzen, prix Nobel de chimie en 1995, qui signifie étymologiquement « l’âge de l’homme ».

Cette nouvelle ère se caractérise par l’impact structurant des activités humaines sur la dynamique de nos écosystèmes : déforestation, extraction des ressources fossiles, surexploitation des sols, etc. Alors que l’anthropocène va accélérer les pressions et les crises sur le patrimoine naturel, comment la crise du Covid-19 va-t-elle transformer notre rapport aux ressources naturelles ?

La fiction constitue un détour très riche et de plus en plus utilisé pour alimenter le raisonnement de prospective et penser des scénarios de rupture.

Imaginons alors deux scénarios fictionnels à l’horizon 2035, dans un monde post-Covid.

Scénario 1 : 2035 – comme avant, en pire…

Pour lutter contre la crise économique et sociale liée au Covid-19, l’immense majorité des Etats a cherché à relancer la consommation et redémarrer leur économie en s’appuyant sur les modèles de croissance déjà éprouvés. Venant au secours des industries les plus durement affectées par la crise dont le poids économique était considérable, entreprises et Etats ont plus ou moins consciemment cherché à ressusciter les modèles de croissance passés, à forte intensité énergétique et favorisant le renouvellement toujours plus rapide des produits, dans une logique d’innovation intensive.

Cette « relance grise » n’est pas parvenue à relancer durablement la croissance et la consommation, mais elle a fait repartir à la hausse la consommation d’énergie mondiale et la pression sur les ressources, accentuées par la poursuite de l’accroissement démographique au niveau global.

En se heurtant de plus en plus violemment aux limites planétaires, les modes de croissance n’ont fait qu’accentuer les pressions anthropiques sur les écosystèmes. Cette érosion accélérée de la nature et la multiplication de crises climatiques ont pris des proportions telles que l’habitabilité de la planète est remise en question dans plusieurs parties du globe.

L’économie est ainsi progressivement devenue rationnée par des ressources de plus en plus limitées, concentrées dans les mains d’un nombre limité de firmes et d’Etats

D’un point de vue économique, la période a été marquée par un grand mouvement d’appropriation des ressources naturelles, mobilisant entreprises et Etats. Guerre diplomatique et guerre économique se sont progressivement confondues, avec un retour à des formes d’interventionnisme public plus fort au sein des entreprises, se traduisant par des nationalisations ou des logiques d’influence affirmées.

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