Publicité

Immobilier : les Etats-Unis, champions mondiaux incontestés de la proptech

Parmi les entreprises de l'immobilier numérique, 56 % sont américaines. Et les Etats-Unis ont concentré 62 % des investissements réalisés dans la proptech ces vingt dernières années, selon une étude réalisée par l'ESCP et la principauté de Monaco. A la traîne, l'Europe a cependant des cartes à jouer pour rattraper son retard.

Katerra est encore méconnue en France, mais c'est l'une des plus importante proptech aux Etats-Unis, spécialiste de la construction industrialisée hors site.
Katerra est encore méconnue en France, mais c'est l'une des plus importante proptech aux Etats-Unis, spécialiste de la construction industrialisée hors site. (RAJAH BOSE/NYT-REDUX-REA)

Par Elsa Dicharry

Publié le 21 avr. 2021 à 18:00Mis à jour le 23 juin 2021 à 14:38

Les Etats-Unis dominent incontestablement le marché mondial de la proptech, ces solutions numériques dédiées aux professionnels de l'immobilier - des agents aux promoteurs en passant par les courtiers ou les architectes. Selon le premier baromètre annuel de la proptech réalisé par l'ESCP avec la principauté de Monaco et publié ce mercredi, 56 % des 1.724 entreprises du secteur, implantées dans 64 pays à travers le monde, sont américaines.

C'est aux Etats-Unis que sont nées les plus grandes stars du secteur : The We Company, rebaptisé WeWork, l'expert des bureaux partagés ; Airbnb, le champion de la location de vacances de courte durée entre particuliers ; ou encore Katerra, moins connu en France, spécialiste de la construction industrialisée hors site.

SoftBank, investisseur majeur

Le pays a aussi capté 62 % des 84,4 milliards de dollars investis dans la « real estate tech » entre 1999 et 2020. Dont 22,6 milliards pour le seul WeWork - qui doit s'introduire en Bourse à l'automne . A comparer aux 4,4 milliards pour Airbnb, qui totalise le plus grand nombre d'investisseurs, soit 47 ! Et à 1,2 milliard pour Katerra . Le japonais SoftBank a été le plus gros investisseur dans la proptech outre-Atlantique, devant le chinois Hony Capital et l'américain Sequoia Capital.

Publicité

L'Europe continentale est pour l'instant à la traîne. Elle ne compte aucun des dix champions mondiaux du secteur, seul le Royaume-Uni parvenant à se hisser dans le Top 10 avec LendInvest - une plate-forme dédiée au crédit immobilier pour les professionnels. L'Inde s'octroie la 3e place avec Oyo, son site de locations de vacances, tandis que la Chine compte 5 entreprises dans le classement. L'investissement global dans la proptech, qui n'a réellement décollé qu'en 2014, se concentre cependant, après les Etats-Unis, d'abord en Europe continentale et au Royaume-Uni, puis en Chine, en Inde et au Canada.

Made with Flourish

Facilités de financement

« Les Etats-Unis et l'Asie ont pris de l'avance dans la proptech en particulier parce qu'ils bénéficient de marchés immobiliers unifiés, à la différence de l'Europe où chaque pays a sa réglementation et ses spécificités culturelles », décrypte Robin Rivaton, directeur d'investissement chez Idinvest Partners, qui a participé à la réalisation de l'étude. Les entreprises innovantes y ont aussi traditionnellement accès à plus de financements.

Cependant, assure-t-il, « l'Europe devrait rapidement rattraper son retard ». Et si le Vieux Continent n'a pas de champions de la proptech comme WeWork ou Airbnb, « il a des champions de la construction et de l'immobilier qui peuvent aussi jouer leur rôle dans l'innovation », note Frédéric Genta, le délégué interministériel chargé de la transition numérique de la principauté de Monaco. En outre, certains pays européens comme la France - en avance sur les normes environnementales de construction des bâtiments pourraient porter des innovations dans ce domaine.

Diversification des activités

Au niveau mondial, les activités des entreprises - au départ très centrées sur la location touristique et les bureaux partagés  se diversifient, notamment vers la construction écologique. « Il existe un lien de plus en plus étroit entre green tech et real estate tech pour construire plus vert. Ce sera un axe majeur de développement du marché dans les années à venir, notamment en Europe où la réglementation en la matière est plus contraignante », pronostique Frédéric Genta.

Robin Rivaton prévoit quant à lui le développement de « tout ce qui a trait à la propriété partagée d'un actif entre un particulier et un acteur financier ». Ces solutions - qui permettent à un primo-accédant d'acheter plus facilement, ou à un propriétaire âgé d'obtenir des liquidités sur une partie de son bien  sont apparues aux Etats-Unis et au Royaume-Uni mais n'ont pas encore débarqué en France. L'intelligence artificielle devrait aussi s'inviter, selon lui, davantage, dans la «gestion technique des bâtiments ». Demain, elle pourrait ainsi proposer un plan pluriannuel de travaux dans une copropriété, se substituant à un expert en chair et en os.

Monaco se rêve en terre d'accueil de la proptech

« Monaco, ce n'est pas que les casinos et la finance. C'est aussi, de plus en plus, le numérique, et ce sera demain un hub de la proptech », assure Frédéric Genta, le délégué interministériel chargé de la transition numérique de la principauté. L'immobilier pèse déjà pour 20 % de son PIB. La technologie est « une priorité du prince ». Développer la proptech apparaît dès lors assez naturel à Monaco, qui se voit devenir une « terre d'accueil » pour les fonds et entreprises du secteur. « Nous avons les infrastructures : la 5G, la fibre, et même un jumeau numérique, chaque mètre carré de la principauté ayant été numérisé, ce qui nous permet d'analyser l'impact de toute construction. Nous avons déjà quelques entreprises. Nous allons tout faire pour en attirer de nouvelles », poursuit-il.

Publicité

Elsa Dicharry

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité